23 Maisial 638

Rien n'allait plus...

Chaque jour, il avait l'impression de perdre un peu plus pied... de se perdre lui-même. Il s'en voulait de jour en jour car il connaissait ses erreurs. Les aliments n'avaient plus le même goût, les champs n'avaient plus la même odeur... Si seulement il avait ouvert les yeux, s'il n'avait pas fait les mêmes erreurs...



Comment l'oublier? Comment oublier qu'il n'a pas sut saisir sa chance, et se ressaisir lorsqu'il en était encore temps? Il cherchait ses propres réponses dans le reflet d'une eau qui paraissait se troubler sous ses yeux... C'était ses larmes qu'il ne pouvait contenir.



Il l'avait perdu...

Il avait finit par se remarier, elle aussi d'ailleurs. Il se disait que tout irait bien, que le temps ferait son oeuvre et que tout s'oublierait, tôt ou tard.
Plus le temps passait, plus il comprenait que ce ne serait pas chose si aisée.



Le sourire de Mytrill le suivait partout. Sa joie de vivre, son attention, tout ses souvenirs le submergaient peu à peu, si bien qu'il ne tarda pas à se perdre dans les pensées que Mytrill lui a laissé... si nombreuses, si douces et si protectrices.

Il prit conscience de ses erreurs bien trop tard... la femme qu'il aimait avait légitimement fuit devant les vieux démons de l'invocateur. Il ne lui en a jamais voulu, il savait qu'il n'avait pas été à la hauteur. Il dirigeait sa haine contre lui-même, contre cet immobilisme qui lui avait coûté la perte de sa belle Mytrill.

Mais que faire? Tous deux étaient en couple, bien loin l'un de l'autre !



Il était perdu. Il n'attendait rien, mais se noyait sous le poids du chagrin et de ses larmes.

Tout était confus... Il se rappelait un jour avoir fait une promesse à la femme qu'il aime... Celle de toujours être à ses côtés. Pestant contre lui-même, il enrageait encore un peu plus de ne pas avoir tenu sa promesse... Et si seulement...

Et si...

Il n'y tenait plus. Il devait avancer, et non plus fuir.

Il s'excusa devant Aelisa, sa charmante nouvelle épouse, en lui disant que sans Mytrill, il n'était plus celui qu'il a été. Le contrat de mariage fut déchiré le soir-même...

Il aime Mytrill de tout son coeur, et bien décidé à reconquérir le coeur de la belle archère, il partit à travers les contrées pour lui crier son amour fou et son désir de partager à nouveau sa vie avec elle. Il avait bien conscience que la femme qu'il aime avait reconstruit sa vie... Qu'importe, il se refusait tout nouvel obstacle. Il posa sa main devant la bouche de Mytrill, et disparut sans que celle-ci ne puisse répondre. Pour lui, demain serait un autre jour...

Mytrill ne savait plus quoi pensée. Il était arrivé comme sa en lui criant son amour, allant même poser sa main sur sa bouche et disparut aussi vite qu'il était arrivé.

Elle fut surprise par sa déclaration, elle s'y attendait pas. Tout se ranimer en elle. Les souvenirs l'envahissaient, la déstabilisé.

Elle avait refait sa vie, phrophro était gentille. Mais....mais elle ne pouvait oublier son amour de toujours. Elle s'allongea dans l'herbe et regarda les nuages.
L'herbe était douce, les rayons du soleil lui réchauffer la peau, tout inviter à la détente dont elle ne pouvait que ce délecter. Mais sont esprit lui répéter continuellement les mots de trashou.

Elle secoua la tête. Elle fouilla sa besace et y trouva quelques laines de bouftou et s'en fit un un coussin.

Fermant les yeux, les images affluaient. Des souvenirs de bien-être, puis les autres ceux qu'elle voulait oublier, ceux qui l'avait tant souffrir, ceux qui l'avait fait pleurer.
Elle n'avait jamais pu oublier son amour de toujours, mais comment oublier aussi cette souffrance, et surtout comment refaire confiance.

Que de questions sans réponse.

Le temps passait, le soleil se fit moins rayonnant moins réchauffant.

Se levant, elle ramassa les laines de bouftou, les remit dans sa besace, et prit le chemin de bonta....... rentra chez elle.

Une surprise l'attendait devant sa porte, un jolie bouquet de rose démoniaque y était posé. Qui cela pouvait-il être. Un nom lui vint au lèvre « trashou ». Prenant le bouquet, elle ouvrit sa porte et le mit dans un pot et le déposa sur la seule table de la maisonnette.

S'allongeant sur sont lit, elle ferma les yeux et s'endormit.